Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ)

Le gouvernement démissionnaire aggrave la situation de la protection des mineurs

Communiqué de presse, août 2024

Le Covid a aggravé la situation déjà dramatique de la protection des mineurs : l’éclatement des familles, les angoisses provoquées par les confinements et l’absence des cadres sociaux habituels ont fait exploser le nombre d’enfants pris en charge. D’un côté, les Départements ne parviennent plus à faire face pour sécuriser tous les enfants en danger. De l’autre côté, la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), qui assure la prise en charge pénale des mineurs auteurs de crimes et délits, voit son budget sabré par Bercy en plein cœur de l’été.

Cette situation de la PJJ est catastrophique. Les organisations syndicales appelant unanimement à faire grève ce jour rejoignent mes préoccupations de parlementaire à la Commission des finances. En effet, l’absence totale de maîtrise du budget de l’Etat par la Macronie a conduit à des dérapages excessifs fin 2023. Ceux-ci requéraient un budget rectificatif dès le mois de février 2024. Or, le Président et le Gouvernement ont refusé cette option, laissant dériver la situation. Par un décret du 10 février 2024, Bruno LE MAIRE a procédé sans le moindre contrôle parlementaire à de premières coupes budgétaires à hauteur de 10 milliards d’euros sur les 25 milliards nécessaires. De nouveau sans contrôle de l’action budgétaire du Gouvernement, et alors même que le Président procédait à une dissolution, Bercy a enjoint chaque ministère début juillet à de nouvelles coupes sans aucune discussion sur la globalité du Budget. 

Ainsi, la PJJ, qui en février n’était concernée que par des impacts sur son budget de fonctionnement, voit aujourd’hui sa masse salariale attaquée et ses effectifs contractuels non renouvelés. Que vont devenir ces enfants délinquants dorénavant moins encadrés ? 

La nomination d’un gouvernement afin d’avoir des interlocuteurs devient urgente. Afin d’y voir plus clair budgétairement, j’ai adressé ce jour une question écrite à Bercy.

Il est clairement paradoxal d’entendre d’un côté Gabriel ATTAL, Gérald DARMANIN, Edouard PHILIPPE, etc… dire urbi et orbi que la justice des mineurs est une priorité et de voir « en même temps » ces coupes budgétaires hallucinantes et la baisse des encadrants des mineurs sanctionnés par la justice. Manifestement, ces actes politiques illustrent que le gouvernement démissionnaire ne se contente pas de gérer les affaires courantes mais continue de rendre des arbitrages dans le flou le plus total et sans aucun contrôle démocratique. Afficher la juste priorité des mineurs doit se traduire dans les faits.